VIVE
Synopsis
La jeune et brillante cheffe Anaïs Lacascade accuse son père – lui-même représentant de la gastronomie étoilée – de l’avoir abusée de ses 7 à 14 ans. Tout au long d’un procès fleuve, relayée par son avocat au verbe flamboyant, elle raconte. Au gré des témoignages de son entourage, on plonge dans l’enfance d’Anaïs et la confusion qui y règne entre la passion pour la cuisine et le goût de la domination : dans ce clan familial, la violence est scellée par le silence, des non-dits qui se transmettent de génération en génération.
Pour Anaïs, reprendre la parole est une question de vie ou de mort. Mais comment sortir du secret ? De la cuisine au tribunal, des actes à leur dénonciation, du mutisme à la joie des mots retrouvés : c’est un parcours de combattante que VIVE retrace, dans un récit choral où soufflent l’espoir et la vitalité.
Texte lauréat de l’Aide à la Création ARTCENA 2022

Mise en scène
1. UN CHŒUR D’ACTEUR.ICES
4 interprètes (2 femmes / 2 hommes / plusieurs générations) pour endosser plusieurs rôles (personnages du procès ET de l’histoire intime de l’héroïne), dans un jeu ludique, en prise directe avec le public.
Travail d’une choralité des voix et des corps fluide et virtuose : on voyage du procès aux flash-backs, du public au privé, du politique à la vie quotidienne…
Travail de la parole comme l’enjeu central de chaque situation. Dans ce ring de la parole, 2 rapports à la parole coexistent :
- Un rapport performatif : art oratoire du procès
- Un rapport intime: scènes plus cinématographiques du quotidien
Travail du personnage d’Anaïs avec une comédienne/danseuse, pour raconter par le corps le silence, la violence, le combat pour reprendre la parole.
2. LE SPECTACLE-PROCÈS : UN DISPOSITIF ITINÉRANT ET IMMERSIF
Un dispositif scénique et technique très léger pour jouer en salle et hors les murs :
- Un plateau épuré́
- S’adapter in situ avec le mobilier du lieu d’accueil (chaises)
- Lumières naturelles ou plein feux
Un espace quadrifontal :
- Pour faire de l’espace une arène, avec la parole au centre du rapport de forces
- Pour placer les spectateur.ices en situation de Juré.e.s
- Pour immerger le public dans le procès d’Assises et l’intimité́ familiale, et faire du spectacle une expérience sensible et citoyenne, intime et politique.
3. POUR HABILLER LE DISPOSITIF ÉPURÉ
Un univers sonore et musical :
- Le son fait décor et permet de passer d’un espace à un autre
- Englober le public dans l’univers sonore afin de renforcer l’expérience immersive.
- Rythmer la représentation, alimenter la tension et la charge émotionnelle.
Costumes et accessoires :
- Représenter et crédibiliser les situations avec des signes visuels codifiés, de mondes socio-professionnels reconnaissables : procès d’Assises (robes, marteau…) ; cuisine d’un restaurant (tabliers, toques, couteau…)
- Éléments portant une charge théâtrale et une dimension esthétique inhérente : décorum du Tribunal comme du monde de la cuisine.
Pour tout public et public ado à partir de 13 ans.
Durée : 1h30
Extrait
LA SOEUR
Anaïs a beau être la plus petite elle a toujours pris de la place
Si vous voulez mon avis cette histoire d’héritière du talent familial, avec elle la relève assurée, c’est un peu un mythe
Une gamine dégourdie et crevant d’un besoin pathologique d’attention, c’était surtout ça.
LE PRÉSIDENT
Qui l’a créé, ce mythe ?
LA SOEUR
Elle, pour se faire remarquer
Et les parents aussi, comme tous les parents ils avaient un faible pour leur dernière, ils l’ont surprotégée
Elle avait un statut spécial.
LE PRÉSIDENT
Est-ce qu’ils surprotègent
Un père accusé d’agression sexuelle, une mère d’avoir couvert son mari ?
LA SOEUR
Ça c’est ce que dit Anaïs, Anaïs qui petite collectionne les mots à la place des figurines
Elle avait de ces punchlines elle nous a tous mis K.O on en a souvent bien ri, elle était douée avec les mots oui
Affabuler des mondes obtenir des faveurs, un réglisse ou des billes en disant quelque douceur
Une fois mes parents ont été convoqués à l’école parce qu’Anaïs racontait à qui veut l’entendre que le secret de la soupe d’automne de mon père c’était du jus de licorne et qu’on en élevait une tout spécialement derrière la maison !
Elle avait le délire facile, ma sœur
Alors quand on crie tout le temps au loup, si un jour il y a vraiment danger, comment savoir si c’est vrai ?
Équipe
Texte : Joséphine Chaffin
Co-mise en scène : Clément Carabédian et Joséphine Chaffin
Jeu : Clément Carabédian, Estelle Clément-Béalem, Hermine Dos Santos et Patrick Palmero
Création lumière : Mathilde Domarle
Création sonore : Théo Rodriguez-Noury
Création costumes : Agathe Trotignon
Chorégraphe : (recherche en cours)
Administration, production et diffusion : Aurore Santoni
Édition
Texte publié aux Editions Eoliennes
Distinction
Aide à la création ARTCENA 2022
Coproduction
ARTCENA
DRAC Bourgogne Franche-Comté
Département Saône et Loire
Jeune Théâtre National
Festival Méli’Môme – Nova Villa (Reims)
Théâtre Jean Vilar (Bourgoin-Jallieu)
Le Toboggan (Décines)
Résidences
TNP-Villeurbanne
Théâtre Théo Argence (Saint Priest)
Le Théâtre – Scène Nationale de Mâcon
Théâtre Cinéma Jean Carmet (Mornant)
Diffusion
Saison 2023/24 :
Théâtre des 2 Points – MJC Rodez
Théâtre Jean Vilar (Bourgoin-Jallieu)
Le Théâtre – Scène Nationale de Mâcon
Théâtre Théo Argence (Saint Priest)
Le Toboggan (Décines)
Festival Méli’Môme – Nova Villa (Reims)